Quelle est la vision des français sur la parentalité ? sur les parentalités ?
Le groupe MGEN organise chaque année une journée éthique consacrée à un sujet de société. Cette dernière a eu lieu le 24 janvier dernier. Pour faire écho et nourrir le débat national sur les lois bioéthiques, cette journée était consacrée au sujet des familles et des parentalités. Le groupe MGEN révèle à cette occasion les résultats de son enquête réalisée avec OpinionWay (voir pièce jointe). La famille évolue pour se décliner aujourd’hui au pluriel : traditionnelle, recomposée, monoparentale, homoparentale, d’adoption, d’accueil… L’étude est organisée en 4 parties : la famille/une structure en évolution depuis 50 ans, la parentalité, les recours pour avoir un enfant, les moyens de procréation/rapport à la loi bioéthique.
Et vous, que pensez-vous de ce débat ?
Quelle est votre opinion sur ces questions de société très importantes comme l'a justement rappelé Roland Berthilier, Président de MGEN, dans son discours d'ouverture de cette Journée éthique 2018 ?
Fan
Bonjour Gilles,
Bonjour à toutes et à tous,
Le sujet que vous abordez peut faire débat et les différences observées dans les réponses en témoignent .
Était-il nécessaire d'analyser de manière séparée les réponses données par les adhérents de mgen des réponses fournies par les adhérents de mgen-filia ?
Pour ma part, je considère que la notion de parentalité devrait s'inscrire dans la vision la plus large sans restriction liée à une hiérarchie de liens plus ou moins naturels .
Je ne m'attarderai pas sur les méthodes utilisées pour faciliter la procréation au sein d'un couple, en l'absence d'un tiers, car elles représentent, à mes yeux, un protocole de traitement comme un autre.
Dans le cas où l'intervention d'un tiers s'avère indispensable, il m'apparaît nécessaire d'établir une parité de fonctionnement au sein de la PMA (procréation médicalement assistée) qui vise à autoriser la congélation et le don des ovocytes à l'identique de ce qu'il se passe pour les gamètes mâles .
Les dons seraient gratuits dans les 2 cas pour ne pas verser dans la marchandisation des « produits humains » .
Cette dérive vers la marchandisation n'est pas forcément étrangère à la défiance qui peut être ressentie à l'égard de la GPA (gestation pour autrui), les mères porteuses étant parfois très bien rémunérées .
La GPA étant autorisée dans certains pays, on voit apparaître des situations de vacuité juridique, pour la reconnaissance de ces enfants nés par GPA, à l'étranger, lors de leur retour en France .
La générosité à l'égard d'autrui doit rester la ligne de conduite lorsqu'il s'agit de dons de gamètes .
Pour autant, l'enfant, né grâce à la PMA, doit rester au centre de nos préoccupations .
C'est pour cela que le lien juridique de l'adoption devrait être privilégié pour donner plus de transparence à ces situations et éventuellement aux situations d'enfants nés de la procréation assistée par GPA pour leur permettre de mieux se situer au sein de leur famille.
La question de la levée de l'anonymat peut aussi être posée en tenant compte des risques de désaffection des donneurs .
L'évolution vers le droit à l'enfant est réelle .
Elle ne doit pas méconnaître les effets et les conséquences psychologiques induits par ces pratiques souvent innovantes et toujours à la limite de l'expérimentation .
C'est là que la bioéthique a toute sa place .
Cordialement